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cinéma

Villa Amalia

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Anne ou Elianne, elle ne sait plus qui elle est. La cinquantaine, elle déboule dans la rue, comme un animal apeuré. Son mari la trompe, c’est fini. Ce soir là, par hasard, elle rencontre Georges, une veille connaissance. Un catalyseur qui la bouleverse au plus au point. Du jour au lendemain, elle plaque tout, prenant bien soin de faire disparaître tous les recoins de son existence. Même sa carrière florissante de pianiste. Mais pour qui, pour quoi ?

 

Fragile, diaphane, Isabelle Huppert saisit son personnage sur le vif. Une interprétation réglée comme du papier à musique. D’emblée, la mise en scène et la partition musicale (écrite par Bruno Coulais avant le tournage) entretiennent l’atmosphère pesante, vécue par l’héroïne. Un personnage qu’elle veut mettre en avant, au milieu de toutes ces femmes qu’elle a incarnées, « la plus proche de ses expressions ». Ce personnage, elle l’a interprété « avec facilité » dit-elle. Benoît Jacquot, qui fait tourner l’actrice pour la cinquième fois ne voyait personne d’autre pour le rôle. « Sinon, le film ne se serait pas fait ». Le duo explore toute la dualité du personnage, dans ses réactions infantiles et ses sautes d’humeur, avec complicité. Le film, adaptation d’un roman de Pascal Quignard, porte la marque de Benoît Jacquot, ses séquences courtes et coupées brutalement, ses caméras subjectives… qui déroutent mais passionnent. Comment dirige t-on Isabelle Huppert après cinq films ensemble ? « On ne la dirige pas. La direction d’acteur, c’est un artifice » lâche Jacquot. La comédienne, qui présidera au 62ème festival de Cannes en mai l’avoue comme une évidence : « si je joue, c’est pour mieux me séparer d’un personnage ». Un rôle authentique… jusqu’au prochain.

 

 

Publié le 06/04/2009 Auteur : J. Blanchet


Mots clés : cinéma