Superstar

Sans rien demander, du jour au lendemain, Martin Kazinski est reconnu dans le métro, poursuivi par des fans. La moindre de ses sorties devient un cauchemar, on le reconnaît au supermarché, dans la rue... sans bien qu'il sache pourquoi. Déterminé à éclaircir ce mystère, il accepte de participer à une émission télévisée pour titrer au clair les raisons de cette soudaine et encombrante célébrité...

Parabole sur la célébrité destructrice, le film de Giannoli peine cependant à se trouver un rythme, la faute à une intrigue qui met du temps à démarrer et à une réalisation plus contemplative qu'inquisitrice. Si Kad Merad, en marchant dans les traces d'un Gérard Jugnot, endosse très bien le rôle de ce Monsieur Tout-le-monde qui voit sa vie bouleversée d'un seul coup, le film n'y gagne pas en profondeur. Même Cécile de France semble se chercher une place dans un récit qui, une fois soulevées les questions inhérentes au sujet (pourquoi devient-on célèbre ? Que faire de la célébrité ? Peut-on la refuser ?), se tarit rapidement. On sent bien chez le réalisateur la volonté de filmer une dilution de l'individu face à un monde devenu « violent et vulgaire », mais le tout manque ici de vision et de profondeur. Du propos originel fort ne reste qu'un parcours vaguement attachant mais quelque peu décousu. Dommage, d'autant que le film sait aussi se faire l'écho de questionnements contemporains réels.