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cinéma

Sous les bombes

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Beyrouth, 2006. Dans le port engorgé par les réfugiés, l'arrivée des forces internationales et le bourdonnement de la guerre qui vient de se terminer, Zelna cherche un taxi pour l'emmener dans le sud du pays. Le seul à se présenter, c'est Tony, qui accepte de conduire Zelna chez sa soeur à Kherbet Selem pour y retrouver Karim, son fils de 6 ans.

 

Le deuxième film de Philippe Aractingi se termine avec une dédicace aux victimes innocentes. Et de fait, Sous les bombes invite à considérer autrement la trop longue litanie de victimes quotidiennes dont la rigueur des chiffres finit par masquer la douleur de chaque perte. Dans les pas de Tony et Zelna, âmes perdues dans un territoire minuscule en proie à des convoitises démesurées et aux haines qui vont avec, le réalisateur incite à retrouver les parcours individuels, les tragédies devenues trop courantes (un enfant de 11 ans compare la dureté des différentes guerres qu'il a traversé) et le morcellement des communautés. Dans son vieux taxi blanc, Tony est aussi égaré que sa passagère, s'accrochant comme il le peut à des rêves qu'il sait devenus caducs. Le film est aussi une déclaration d'amour à une terre sans cesse meurtrie, violentée mais dont une part demeure éternelle (« la terre, elle, ne s'effondre pas » dit un vieux paysan croisé en chemin). Le tout est filmé presque comme un reportage, construit autour d'images saisies sur le vif, accentuant encore une impression de réalité déjà prégnante. Un parcours intelligemment dénué de tout point de vue politique et qui, centré sur une humanité bousculée, dénonce aussi les tragédies engendrées par les guerres. Dérisoire ? Pas tant que cela.

 

Publié le 13/05/2008 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma