La princesse de Montpensier

En pleine guerres de religion, la France de Charles IX se déchire. Au milieu du tumulte des batailles, la jeune Marie de Mézières, amoureuse depuis sa plus tendre enfance d'Henri de Guise est promise par son père au Prince de Montpensier. Appelé aux cotés du roi, ce dernier laisse sa jeune épouse en compagnie du Comte de Chabannes, son grand ami et précepteur. Le temps passant, et bien malgré elle, la jeune femme va devenir l'objet de passions rivales et d'affrontements plus ou moins feutrés...

Du texte de Mme de La Fayette, Bertrand Tavernier a su tirer un film ample à la fois intime et épique autour du destin d'une femme ballottée malgré elle par l'histoire et les hommes. Dans le sillage d'une Mélanie Thierry à la fois ingénue et prisonnière des conventions d'une époque qui réduit le rôle des femmes à celui de simple faire-valoir, les hommes du casting donnent admirablement vie aux personnages du texte originel. La caméra de Tavernier recrée superbement en une louable économie de plans, l'ambiance tumultueuse et instable de l'époque. Au milieu de tout cela, et avec une langue riche qui ne cherche pas tant à recréer qu'à transmettre l'esprit du récit, c'est, déjà, une histoire d'amours contrariés et le destin d'une femme désireuse de faire ses propres choix que dessine ce film sobre et percutant. Un récit qui doit beaucoup à ses acteurs, très justes et parfaitement à l'aune de la réalisation à la fois précise et pas trop ampoulée d'un Bertrand Tavernier comme toujours très en phase avec son récit. Avec la complicité musicale de Philippe Sarde et le sens des mots de Jean Cosmos, il signe là un magnifique portrait de femme, enrobé dans un un film d'époque sobre et tenu.