L'homme sans âge

Il est de retour et sa signature est complète (lorsqu'il réalise un film de commande qui ne lui plaît pas à l'arrivée, il « oublie » le Ford au générique). C'est donc bien un nouveau film de Francis Ford Coppola que vous allez découvrir ce mercredi sur les écrans. Une histoire qui parle de conscience et d'éternité, de langage et d'origine. Un film de Coppola à l'ancienne, première période. Un vrai voyage dans le temps en somme pour ce retour aux origines que le cinéaste met en abîme sur grand écran et, pour la première fois en ce qui le concerne, en numérique.

1938. Dominic Matei est un vieux professeur roumain qui doit bien reconnaître que sa vie ne lui suffira pas pour retracer les origines du langage. Plutôt que l'échec, il préfère le suicide. La foudre ne lui laisse cependant pas ce choix et, frappé de plein fouet par celle-ci, il ne meurt pas grillé à point. Au contraire, suite à ce coup d'éclair particulier, il ne cesse ensuite de rajeunir. Son cerveau fonctionne de mieux en mieux, son corps également. Il se remet donc au travail en provoquant cependant une vive curiosité du côté des nazis toujours à la recherche de leur surhomme.
Mais Dominic n'est pas le seul frappé ainsi par la foudre. Une femme qui ressemble beaucoup à son éternel amour a été, elle aussi, victime de la colère de Zeus. Est-elle la clé de sa quête ?
Étrange film que cet Homme sans âge. On y distingue facilement les obsessions de Coppola: le temps trop court d'une vie pour construire une oeuvre et la conscience qui met en perspective cette oeuvre. Mais, trop obnubilé par son sujet, on ne le sent pas vraiment à l'aise avec ce qu'il veut raconter. A l'arrivée, le film n'est pas raté mais semble moins abouti que d'autres réalisations du cinéaste. Ce long métrage ressemble à remise en jambes après une trop longue absence des terrains. Attendons le film qu'il tourne actuellement en Argentine pour nous faire vraiment une opinion sur le Coppola post vigneron.