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cinéma

De l'autre côté

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Longtemps Fatih Akin s'est posé la question de savoir ce qu'il allait bien pouvoir tourner après l'inoubliable Head-On. On peut le comprendre. La vie s'est chargée de l'aider un peu dans son choix. Devenu père, son travail d'artiste a trouvé une autre perspective. Une réflexion plus générale sur l'amour, la mort et le mal lui est apparue comme une évidence. Une sorte de trilogie, en somme. L'amour, c'était fait. Il lui fallait maintenant s'attaquer à la mort sans, bien sûr, oublier la Turquie et les rapports complexes et ambigüs qu'il entretient avec ce pays. Son pays ?
Hambourg, aujourd'hui. Ali décide de vivre avec Yeter, une prostituée d 'origine turque. Nejat, le fils d'Ali, jeune prof d'allemand ne voit pas cette liaison d'un bon oeil. Il se lie néanmoins d'amitié avec Yeter qui envoie tout son argent à sa fille restée au pays, pour qu'elle fasse des études.

La mort « accidentelle » de Yeter rompt les rapports entre le père et le fils et ce dernier part en Turquie pour essayer de retrouver la fille de Yeter et lui venir en aide. Il ignore, évidemment que celle-ci est en Allemagne à ce moment-là car elle a fui son pays pour ses activités politiques...Là, elle rencontre une jeune allemande, Lotte, qui va lui venir en aide...

Impossible de vous en raconter davantage mais il faut savoir que la subtile et très touchante histoire de Fatih Akin a obtenu à Cannes, en mai dernier le prix du scénario et que c'est loin d'être immérité. Sur les rapports filiaux, sur la force des racines, sur la douleur des mères( exceptionnelle, comme toujours, Hanna Schygulla), sur les hasards malheureux et ceux qui le sont moins, sur la lumière des villes et sur tout un tas d'autres choses, Akin ne rate jamais sa mise au point. De l'autre côté réussit le pari impossible de s'ancrer dans notre mémoire aussi fortement qu'Head-On mais en n'utilisant jamais les mêmes moyens. Une palette infinie, un espace différent, en écho flagrant avec ce que l'on avait vu dans cette passion dévorante signée du même réalisateur.  Inoubliable encore, et brillant. 

 

Publié le 13/11/2007 Auteur : F. Launay


Mots clés : cinéma