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théâtre

La Disparition du paysage

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La Disparition du paysage (2022)
Soit un comédien aventureux, Denis Podalydès, un écrivain contemporain sobre et profond, Jean-Philippe Toussaint, et un metteur en scène-plasticien spectaculaire, Aurélien Bory. L’expérience théâtrale qui les réunit ici aux confins du verbe et du théâtre visuel se révèle enthousiasmante.

Un homme parle, réduit à l’immobilité après un attentat. Il se souvient de la déflagration, puis tout s’est volatilisé. Le voilà devant une fenêtre à Ostende, livré à ses pensées, ses souvenirs, ses observations. Devant lui, un chantier s’édifie : on construit apparemment un haut mur qui, peu à peu, envahit l’espace de sa fenêtre, cache la vue, obscurcit et enferme sa chambre. Pensées et souvenirs s’obscurcissent à leur tour. La déflagration semble revenir. Il y eut un choc si violent, si total. L’homme, en réalité, est mort sur le coup.
À l’origine du projet, Jean-Philippe Toussaint, écrivain belge reconnu et traduit partout dans le monde, remet ce texte inédit à Denis Podalydès avec l’envie folle de voir ce dernier le porter à la scène. Challenge accepté par le sociétaire de la Comédie-Française. Mais comment donner à entendre et à voir ce flux de pensées, de sensations, de réminiscences ? Et comment faire avec la mort, toujours présente, déjà là, ombre et réalité ? Denis Podalydès pense à Aurélien Bory, créateur d’univers circassiens inclassables, que l’on connaît bien à La Coursive à travers ses créations marquantes (Plan B, Sans objet, Plus ou moins l’infini ou encore Les Sept planches de la ruse). Défi validé par cet architecte de la scène.
Au jeu dépouillé, précis et obstiné de l’acteur, Aurélien Bory associe le déroulement d’une image, celle d’un ciel aux nuages en perpétuelle métamorphose, dont les dimensions varient au gré du récit. Lucarne, verrière, trait lumineux, paroi envahissante ou support aux mouvements des ouvriers construisant le mur qui obture le paysage, l’image, ici, se surimpose aux mots pour dire l’effacement de la vie. Beauté glaçante.

Publié le 21/01/2022


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