Catherine Nay : Tu le sais bien, le temps passe. Souvenirs, souvenirs 2

Catherine Nay, qui a connu une enfance heureuse et vécu une relation amoureuse de plus d’un demi-siècle avec son compagnon Albin Chalandon, révèle ici les épreuves aux­quelles elle a été confrontée dans sa vie affective et fami­liale : la perte de l’homme de sa vie en juillet 2020, et avant cela la mort de ses parents et de l’un de ses frères.

Épisodes intimes racontés sans détour, avec pudeur et vérité, qui s’inscrivent dans le récit d’une existence où elle a toujours préféré parler des autres que d’elle-même. Souvenirs, portraits, anecdotes abondent dans cette chro­nique où elle dévoile les secrets de la conquête du pouvoir par Jacques Chirac, ses rencontres avec Bernadette et les confidences volontiers acerbes que celle-ci lui a livrées, la dépression latente du nouveau président arrivé « fatigué » à l’Élysée et subissant la pression de ses divers entourages jusqu’à l’erreur fatale de la dissolution. Elle décrypte les personnalités conflictuelles d’Alain Juppé et de Philippe Séguin en nous éclairant sur leur part de mystère. Elle s’in­téresse également aux protagonistes de l’autre bord, à com­mencer par François Mitterrand : son double jeu politique et sentimental est examiné à la lumière de ses relations avec les femmes de sa vie. Elle consacre à Lionel Jospin des pages inattendues, intriguée par le caractère complexe et opaque de l’ancien Premier ministre.  C’est une autre histoire de la Ve République que Catherine Nay voit s’instaurer et qu’elle nous raconte avec un mélange d’amusement et de perplexité. Aux grandes figures de la vie politique, installées durablement dans le paysage national, ont succédé des acteurs plus éphémères aux carrières plus incertaines. Catherine Nay, qui ne cache pas sa sympathie pour Nicolas Sarkozy, décrit en outre l’homme qu’elle connaît bien à travers ce qui fait sa force et sa faiblesse, dans sa vie publique ou privée, et revient en particulier sur ses démêlés avec l’autorité judiciaire. Ce livre témoigne aussi de la nostalgie de son auteur envers une certaine époque du journalisme, que la mort de Jean-Luc Lagardère et celle de son ami Paul Guilbert sont venues clore pour laisser place à une période médiatique elle aussi plus incertaine.