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Agir dans son lieu, l'exposition

Agir dans son lieu est un projet au long cours. Un cycle d'expositions consacré aux liens qui existent entre les artistes et les paysan.nes. Après Yvetot en Normandie et Les Arques dans le Lot, Agir dans son lieu s'installe au Transpalette à Bourges. L'exposition propose une réflexion à voix multiples et situées à partir des mondes paysans.


« Agis dans ton lieu, pense avec le monde » a proclamé Édouard Glissant. Le Nouveau Ministère de l'Agriculture propose un système alternatif, un programme politique agroécologique, respectueux des terrestres. À La Réunion, Kako et Stéphane Kenkle travaillent la terre pour cultiver des fruits et des légumes. Ils se disent artgriculteurs et tendent à une autonomie alimentaire. Au nom de l'ARN - l'Atlas des Régions Naturelles - Nelly Monnier et Éric Tabuchi parcourent la France de fond en comble, ielles archivent un patrimoine de formes et de vies souvent invisibles. Aurélie Ferruel et Florentine Guédon fouillent un autre patrimoine, celui de la transmission gestuelle et orale, qu'elles instillent dans leurs œuvres sculpturales et performatives. Dans une même perspective, Meg Boury explore la dimension spectaculaire (concours, foires, compétitions sportives, etc.) à travers laquelle les paysan.nes visibilisent à la fois des compétences et un sentiment de fierté. Ces spectacles paysans souvent médiatisés gomment les réalités de leur quotidien. Dans la ferme familiale en Bretagne, Damien Rouxel performe le genre, la famille et l'histoire de l'art. Pascal Rivet sculpte les outils du monde paysan. Nicolas Tubéry réalise des installations (film et sculpture) à travers lesquelles il nous donne à voir et à ressentir le quotidien des paysans qu'il rencontre. Les photographies sculpturales de Morgane Denzler manifestent les relations sensibles entre les éleveur.ses, les brebis et le lieu qu'ielles habitent. L'exposition représente aussi une occasion pour rendre hommage à Lois Weinberger (1947-2020). Artiste, botaniste et archéologue, il a, toute sa vie, sondé la terre en quête d'histoires (personnelles et collectives), mais aussi pour nous alerter à propos des plantes invisibles, celles que beaucoup nomment encore « les mauvaises herbes ». Dans les jardins, sur les trottoirs ou dans les tiers lieux, ces plantes méprisées possèdent des propriétés importantes que l'artiste s'est attaché à rendre visibles.

Individuellement ou collectivement, quatorze artistes invité.es pensent les réalités plurielles du monde paysan à partir de leurs expériences, de leurs corps et de leurs histoires respectives. Un mouvement s'opère entre l'art et l'agriculture, et inversement. Il s'agit alors de fabriquer et de proposer une conversation entre deux territoires pensés séparés, et pourtant, portent des points communs et essentiels. Une conversation nourrie de choix (philosophiques, plastiques, économiques, politiques) qui nous invite à (re)penser les interdépendances, les invisibilisations, les absurdités, les violences, les nécessités. Des choix, les leurs et les nôtres, qui ont des conséquences directes sur le vivant dans son ensemble.

Publié le 11/10/2021


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