L'histoire commence par un concert du Trio Milonga, « en simple spectateur » : guitares et violoncelle, Piazzola et Bardi, « ça m'a parlé tout de suite » se souvient Frédéric Kneip, habitué des planches de théâtre girondines... et l'envie d'y poser des textes « pour faire ressortir tout ce qui transparait ». Direction Mollat, page recueils tango : l'amour, la mélancolie, l'ivresse, la violence à travers des mots « à la fois sobres, poétiques et forts ». Émotions rassemblées pour une rencontre tout « en sobriété », consolidée « à l'instinct » dans un travail d'équilibre, d'interaction et (sur scène) de lumières.
« Je suis une chanson désespérée, feuille affolée dans la tourmente ; par ton amour, ma foi désorientée s'est effondrée, brisant mon cœur »... après la fête, l'amertume d'un amour trahi, puis un jour la blessure s'estompe pour laisser place à la légèreté : « on retrouve tout ce que véhicule cette danse », mais au contraire de mouvements codées, plutôt « là où on ne l'attend pas »... et pour le spectateur, des images « qui viennent librement » dans le mariage de la musique (universelle) et des mots. De la richesse et l'ouverture du croisement des arts.