Source d'inspiration de nombreux polars actuels, le cinéma chinois et hong-kongais impressionne. Mais souvent rengaine d'une traque policière avec relations ambiguës à la clé, il faut bien avouer que cantonné dans ses acquis, il a trop tendance à se répéter. Un carcan vite démonté dans ce qui fut encensé à Cannes comme le premier cadavre exquis du cinéma. Autrement dit, une réalisation à six mains et à l'aveuglette pour un résultat hétéroclite.

On ouvre le bal avec un trio d'amis désoeuvrés qui se lancent à la recherche d'un trésor, sur les conseils d'un inconnu rencontré dans un bar. Une tâche compliquée quand leur vie personnelle tourne déjà de l'oeil. La femme de l'un d'eux sort avec un policier ripoux qui veut récupérer le futur magot des pieds nickelés. Alors, ceux-ci s'attirent bientôt la convoitise d'une bande de malfrats et tout ce petit monde fini par se retrouver pour mettre les choses au point. Ce qui constitua un défi pour les réalisateurs (Tsui Hark, Ringo Lam et Johnny To, prophètes en leur pays)  n'est pas forcément évident pour le spectateur. La confusion règne dans les premières parties, garnies d'effets suggestifs et de caractères un peu trop fantasques. Johnny To fini par mettre tout le monde d'accord dans un  règlement de compte  digne des plus grands westerns spaghettis. Si les cinéphiles seront ravis de débusquer la patte de chaque cinéaste, l'ensemble en ressort trop « fouillis ».