Si, en surprenant une conversation entre jeunes ressemblant vaguement à quelque chose comme « Ce week-end, avec mon crew, on a cartonné un camtar. On l'a blindé de flops et de gue-ta. J'espère qu'on va pas se faire repasser par des toys »*, vous vous dites que décidément, l'enseignement des langues a drôlement progressé dans l'Education Nationale (car ce ne peut être que du serbo-prussien... non ?)... Une seule solution : venir faire un saut à la Galerie de la Halle aux Poissons pour découvrir Roots'n'Buds, l'exposition dédiée au graffiti.
Elle met en parallèle l'ancienne génération (les « Roots », les racines), fièrement représentée par Tilt, Der et Mist, et les petits nouveaux, les « Buds » (bourgeons) Dulk, Chae et Veks. Les premiers peuvent revendiquer le titre de pionniers : les toulousains Tilt et Der faisaient partie de la Truskool, un groupe d'artistes qui a influencé le microcosme du graffiti jusqu'au-delà de nos frontières ; Mist, quant à lui, est l'une des références du milieu français du graff.
La nouvelle génération a su s'inspirer de ces influences, tout en y apportant de nouvelles formes, de nouvelles techniques, bref, en suivant la logique d'évolution de toutes choses. Dulk, Chae et Veks, la vingtaine à peine, porteront haut les couleurs de leur génération.
Et si les puristes arguent que le graffiti est avant tout un art de rue, et ne se conçoit qu'en liberté dans le paysage urbain, on notera tout de même que les expositions de graff permettent une heureuse démocratisation de cet art, en le mettant à la portée de publics insoupçonnés.
Et l'art, c'est meilleur quand on le partage, non ?