Sortir : De quoi traite cette nouvelle création ?

Hervé Maigret : Citadelle est né de l'envie de me recentrer sur deux danseurs, qui sont depuis 11 ans dans la compagnie. J'avais aussi envie d'une forme duo, et de cette difficulté, surtout en tenant 1 heure avec un vrai propos. Il n'y a aucun décor sur scène qui est épurée, c'est loin d'être habituel dans mon travail... Tout tourne autour de l'amour, la citadelle symbolise un espace protégé, intime, avec la notion de vertige...

Sortir : C'est une rupture par rapport à ce que vous avez fait avant ?

H.M : C'est une continuité. J'aime que les pièces portent un sens, un univers, une histoire, un personnage, et qu'elles soient narratives. J'imagine comment on peut embarquer le public dans une histoire sans lui imposer. C'est un des points clé de ma recherche. J'avais envie dans Citadelle que la narration passe par le corps, et le thème de l'amour est universel, tout le monde peut comprendre son langage. C'est une problématique humaine...

Sortir : Une chanteuse lyrique intervient dans ce duo, pourquoi ?

H.M : Elle est le fil conducteur, le troisième personnage... Elle est peut être le regard extérieur au couple, en dehors de l'intimité. Elle est partie prenante de l'action, c'est un personnage un peu fantomatique, le symbole de l'amour peut-être... Je voulais représenter l'émotion sous toutes ses formes, par le corps, la voix, la bande son... C'est toute l'originalité du projet.

Sortir : Dans quelle esthétique sommes nous avec Citadelle ?


H.M : Je voulais montrer que les histoires d'amour traversent les époques. Il y a donc 3 couleurs gestuelles différentes : une première très écrite, dans une pureté onirique ; une seconde liée au quotidien, et une troisième comme un espace de libération. On suit l'histoire d'un couple, mais est-ce le même couple finalement ?