Car en effet, quoi de plus puissant que « l'intuition et les prestiges du cinéma » pour « restituer à des combats contemporains leur pleine dimension romanesque, leur plus riche densité humaine » ? Et a fortiori interroger le spectacteur, par l'image et l'émotion, sur un sujet depuis toujours central chez l'Homme et au sein de ses sociétés : la conquête du pouvoir, politique, culturelle ou sociale, ses acteurs et ambitions diverses, ses succès et « déconfitures », ses « forces profondes » et débordements... Autant d'itinéraires et de paramètres à cerner pour mieux comprendre « l'issue de ces combats pour la maîtrise des hommes et des choses » explique Jean-Noël Jeanneney, Président d'honneur du festival. Avant d'ajouter un dernier ressort, souvent déterminant mais plus aléatoire : « Sa Majesté le hasard ».
Prises de pouvoir
Au regard de l'Histoire, l'année qui s'achève restera à jamais comme celle des révolutions arabes, en attendant 2012 et ses élections déterminantes en France ou aux Etats-Unis. C'est dans ce contexte charnière que le Jean Eustache remonte le temps, ses jeux et conquêtes (de pouvoir), à travers les quelques 70 films et autres rencontres programmés pour son festival.
Monarchie, coups de force et pouvoir absolu, de Jules César à Hamlet ou Ivan le Terrible, c'est l'un des univers traversés par le festival. S'y entremêleront "Dictatures" (Bokassa 1er, la prise de pouvoir par Vladimir Poutine...), "Révoltes et révolutions" (Juarez, 7 jours à Bucarest...), "Pouvoirs et médias" (Les hommes du président...) ou encore "Campagne", avec dans deux styles différents, Harvey Milk et La conquête de notre cher président. Une programmation plutôt dense complétée par le traditionnel Prix du Film d'Histoire (fiction et documentaire) ainsi que des séances spéciales telles Le diable de la République : 40 ans de Front National.
Dans tous les cas, l'occasion de revoir films et grands classiques du genre, mais aussi derrière de « mieux comprendre les faits historiques et leurs répercussions », en débats : des personnages (Hitler, Staline, Mitterand), des enjeux économiques et géopolitiques majeurs, ou plus précisément les sondages et "Élections, pièges à con ?" Pour confirmer l'adage selon lequel un bon film peut se montrer distrayant, drôle, émouvant (...), et sait aussi toucher juste dans la réflexion.
Publié le 09/11/2011
Festival du Film d'Histoire de Pessac : toutes les infos dans l'agenda Loisirs.