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expos

Musée d'Aquitaine : le monde à notre port(é)e

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Cela faisait quelques années que l'équipe du Musée d'Aquitaine couvait le désir de combler un vide dans la présentation de ses collections, dont le XIXème siècle faisait les frais. Mais le mal est désormais réparé, et le cours de l'histoire rétabli.
Le mois dernier, le Musée a en effet inauguré de nouvelles salles, qui couvrent la période 1800/1939 et sont groupées sous la thématique «  Bordeaux port(e) du monde ». Et le programme est touffu. En marchant à travers une demi-douzaine de salles, c'est toute la vie bordelaise du XIXème que l'on embrasse. Le parcours commence autour de 1789, avec la mise en lumière de l'implication des Bordelais dans le mouvement révolutionnaire. De la chasse aux Girondins sous la Terreur au développement d'une puissante bourgeoisie favorable au retour des Bourbons et à l'origine des industries navales et du commerce portuaire, la Grande Histoire embrasse la petite sous un éclairage tamisé. La muséographie est impeccablement pensée et titille la curiosité.
HISSEO MUSEO
L'ambiance est paisible, les artefacts soigneusement mis en valeur, et le nouveau parcours fait la part belle aux procédés interactifs. Tablettes numériques, projections de vidéos et photos 3D, cyber cartographie rendent la navigation dans les espaces plaisante et permettent au visiteur de moduler sa visite en fonction de ces centres d’intérêt. Au fil des espaces, épurés et soigneusement aménagés, on parcourt tour à tour le port, suivant l'évolution de l'aménagement et des embarcations, puis on s'embarque sur des maquettes de navires hyper-réalistes jusqu'aux contrées coloniales lointaines. En traversant une épicerie du XIXème grandeur nature, on découvre à travers une profusion d'affiches et de produits publicitaires la richesse amenée à la ville par l'importation de denrées coloniales : café, cacao, rhum et liqueurs... Plus loin, les aspects plus polémiques de la colonisation sont évoqués à travers des photos des villages ethniques « exposés » sur la foire des Quinconces. Le patrimoine bordelais, disparu ou toujours visible, est mis en valeur : une mini chapelle présente des vitraux de fabrication locale, une petite salle vitrée des reliquats de l'égyptomania  (sarcophage et amulettes tirées des collections antiques), des costumes d'époque et des ustensiles de la vie quotidienne bourgeoise sont exposés au regard des curieux. Une exploration de l'histoire pas à pas, et une façon surprenante de traverser un siècle en quelques heures...

Publié le 18/03/2014 Auteur : Anaïs Rouyer

Bordeaux port(e) du monde, nouvelles salles permanentes au Musée d'Aquitaine, 20 cours Pasteur. Accès gratuit. Contact : 05.56.01.51.00
 

Mots clés : expos