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Mesdemoiselles et les bulles

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Incontestablement, la BD qui souffrait d'un gros problème de parité a fait d'énorme progrès dans ce domaine ces dernières années. Les éditeurs ont compris que les phylactères n'avaient pas de sexe et que les lectrices étaient maintenant aussi nombreuses

Cutie B.

Avoir une mère mannequin, finalement c'est loin d'être le top. Et un père qui saute d'un avion à l'autre en brassant des millions, pas vraiment le comble du bonheur non plus. Mais comment le faire comprendre aux copines que tout cela fait rêver ? Voilà bien le problème de Béatrice Cutie, alias Cutie B. Jeune ado pas vraiment bien dans sa famille et pas vraiment bien non plus au dehors, Béatrice rêve du grand amour sans savoir si elle ne l'a pas déjà rencontré sur le web. Qui est ce Mystérious Guy qui lui envoie des mails et fréquente visiblement le même collège qu'elle ? Encore une question sans réponse. Marre à la fin...
Ton moderne, timidité et rires pouffés sont au programme de cette nouvelle série résolument tournée vers les filles de 10 à 14 ans. Sur un scénario de Richard Marazano, Yishan Li invente un univers pas très éloigné du manga, de la mode et de tout ce qui fait bip et qui permet de communiquer. Évidemment, de vive voix, c'est plus complexe. C'est tout le problème de Béatrice et peut-être bien l'enjeu majeur de cette nouvelle série.

 

Studio Danse

Les éditions Bamboo qui ont déjà beaucoup oeuvré sur le sport (Les Rugbymen, Footmaniacs) ont elles aussi compris tout le profit que l'on pouvait tirer d'albums consacrés aux « sports de filles ». Après le joli succès de Triple Galop, voici une nouvelle série nécessitant tutus et chaussons de danse. Julie, Luce et Alia partagent la même passion, la danse et peut-être même un peu plus que cela. En effet, le séduisant prof de hip-hop, Kader, ne les laisse pas indifférentes. Elles se verraient bien réveiller par lui, d'un baiser, dans le ballet, « La belle au bois dormant » qu'elles préparent en cours. Le rôle de la belle endormie est donc particulièrement convoité.
 Intitulé Studio  Danse, la série fonctionne exactement comme toutes les autres: une planche, un gag. Ce n'est pas toujours aussi drôle que Franquin mais cela plaira sans nul doute à toutes celles qui n'ont pas encore épuisé toutes les saisons en DVD d'Un Dos Tres de leur grande soeur.

 

Les Nombrils, les liens de l'amitié

Nos préférés. Deux pestes canon et une grande bringue fruits de l'imagination débridée de deux auteurs québécois dont l'éloge n'est plus à faire (les deux premiers tomes des Nombrils ayant connu un succès important). Pas de pincettes, encore moins de gants pour parler des rapports entre adolescentes qui sont parfois capables des pires coups bas pour parvenir à leurs fins. C'est rageur et hilarant. Un festival de coups tordus pour une BD au graphisme résolument moderne qui n'a pas peur de la couleur. Éclatant est un euphémisme pour qualifier l'ensemble.
Jenny et Vicky sont jeunes et belles, ne doutent de rien et sont prêtes à tout. En modérateur involontaire, Karine, trop gentille Karine, se laisse avoir beaucoup plus souvent qu'à son tour. Les gags ne fonctionnent pas seulement sur une ou plusieurs pages, ils se répondent entre eux et donnent à l'ensemble de l'album une efficacité redoutable. Et si on regardait davantage le nombril des autres ? Pour les fans de la série, un vrai scoop final avec enfin un portrait de John-John sans son casque...

 

Publié le 23/04/2008 Auteur : F. Launay

Ctie B., de Marazano et Li, 48 pages. Ed. Dargaud. Studio Danse, de Crip et Béka. 48 pages, Ed. Bamboo. Les nombrils De Delaf et Dubuc 48 pages. Ed. Dupuis

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