José Carlos Chumbe Manyari, comme son patronyme le laisse deviner, vient du Pérou. Il travaille là-bas dans une association où il rencontre une jeune nordiste. Et le voilà, en 2006, qui la rejoint dans le Nord-Pas de Calais, un service civil volontaire et « un an d'adaptation atelier galerie.jpgplus tard », il produit une exposition étonnante, d'art digital à voir dans le noir, qui a déjà tournée dans différents lieux de la métropole. Pas toujours facile : journaliste photographe de formation, « là où je frappais aux portes, on voulait des photos de lamas ! » Ici, point de clichés touristiques, mais des choses imaginées sur ordinateur, « plus abstraites, un peu surréalistes ». Des boîtes psychédéliques, dessins géométriques, formes énigmatiques, éclairés de l'intérieur, racontent des choses chaque fois un peu autobiographiques, d'une dispute avec une amie à la fuite de Fujimori, en passant par son évocation du Kallpa, guerrier en Quechua, « un parallèle avec le travail d'artiste, qui doit lutter, notamment pour exposer, mais aussi dans une guerre intérieure ! » Sur les paysages intérieurs de José, « chaque visiteur porte un regard différent ». Certains  sont touchés par les étranges estampes, d'autres par les thèmes forts, personnels, ou le bariolage éclatant : « les couleurs du Pérou me manquent, ici tout est gris ! » Les enfants égaient eux aussi leurs vacances dans les ateliers, ils fabriquent leur propre boîte, suivant le modèle de José. Les petits rigolent bien avec l'animatrice, se mettent de la peinture sur la blouse, et sur les mains, taquinent leurs acolytes, papotent avec José dont ils admirent les oeuvres. Un échange très riche pour les enfants comme pour notre artiste, qui recherche désormais de futurs partenaires !