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classique

Le retour de l’enfant prodige

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Mozart était un prodige, voilà qui n’est pas un scoop. C’est à peine âgé de 16 ans qu’il écrit Lucio Silla, opéra qui, sans faire l’impasse sur l’antique, s’affranchit déjà de la pesanteur classique et bouscule les codes.

Selon Emmanuelle Bastet, jeune metteur en scène accueillie à Bordeaux pour sa première mise en scène en 2002 avec Cosi Fan Tutte, cette œuvre de jeunesse témoigne en effet d’une révolte toute adolescente. Et permet « d’aller à la rencontre de ce jeune artiste de seize ans, en pleine éclosion, qui se libère des exigences de l’époque pour affirmer un style (…) » Alors quoi de plus pertinent pour transcrire cette liberté d’écriture que de proposer une mise en scène novatrice ? C’est ce que la metteuse en scène et le scénographe Tom Northam réalisent avec brio sur la scène du Grand Théâtre, grâce à un plateau épuré et d’habiles jeux de miroirs qui mettent en abime les tourments intérieurs de Lucio, écartelé entre amour et pouvoir, sens des responsabilités et désir de liberté. Autant de thèmes traditionnels de l’opéra classiques qui construisent le livret, soutenant des conflits d’intérêt omniprésents entre Lucio, son ennemi Marius, dont il convoite la fille Giunia, et Cécilio, l’amant de celle-ci, ancien sénateur exilé qui revient pour trouver sa promise fiancée au dictateur.

La liberté guidant le peuple

Malgré un livret imposé à Mozart par le Teatro Regio Ducale de Milan, qui lui commanda la pièce, il développe au sein de cette galerie de personnages qui se débattent entre obligations et aspirations, une aspiration commune : la liberté de choisir son destin. Une aspiration à la liberté qui, au-delà de celle de Lucio, de Giunia et de Cécilio, laisse entrevoir celle d’un Mozart tout juste éclos, mais dont le talent et la fougue dépoussièrent déjà les conventions… et la scène du Grand Théâtre pour une ouverture de saison inédite et rafraichissante.

Publié le 04/09/2013 Auteur : Anaïs Rouyer

Lucio Silla, l’école du sentiment et du désir : du 23 septembre au 3 octobre à l’Opéra de Bordeaux.

 


Mots clés : classique