L’envergure ne se mesure pas en m2

Cette semaine, « La Cave » nous embarque au Japon et au Bénin et traque la modernité là où on ne l’attendait pas. Un peu à la manière des Etats-Unis au siècle dernier, le Japon est désormais devenu une référence culturelle dominante. Loin des clichés sushi/high-tech, la Cave aux Poètes vous propose d’entrevoir une partie de la nipop culture. Au menu, une conférence pour prendre au sérieux le phénomène Toyz. Rien de grivois là-dedans, simplement un vibrant hommage aux créateurs, collectionneurs et vendeurs de ces jouets mais surtout l’occasion d’aborder l’interaction entre ces objets, le graphisme et l’art contemporain. En écho à cette rencontre, un superbe plateau electro-pop nippon sera dressé. On débutera la soirée avec la pop effervescente de Kumisolo qui redonne au genre des arômes acidulés intéressants. Tujiko Noriko œuvre dans un registre plus expérimental mais toujours écoutable. Son passage sur des labels comme Mego, Tomlab ou Fat Cat est un bon indicateur pour qui apprécie l’electro-pop déstructurée.

Totalement différente sans être radicalement opposée, la démarche artistique du Béninois Julien Jacob est elle aussi aventureuse. Julien Jacob rapatrie le jazz et la soul au cœur de la mère patrie africaine. Sans verser dans un afro-beat pour touriste, il emprunte les chemins de traverse, crée son propre langage musical et s’invente un vocabulaire rythmique. Le résultat est enthousiasmant car il débouche sur une sorte de free folk, apaisé car parfaitement maîtrisé. Jacob ne cherche pas à signifier mais à évoquer. Avec sa langue construite, sorte de kobaïen ou de volapük afro, il offre des correspondances poétiques pour l’Afrique, l’Europe ou les Etats-Unis. À base de claquements, frottements, syllabes et guitare acoustique, Julien Jacob fait bien plus qu’expérimenter : il trouve et nous touche.