« New-York incite l'esprit à s'élever à travers l'adversité, Paris y parvient à travers l'amour ». Ses clichés ont fait le tour du monde mais lui reste discret. Certains le décrivent « parcoureur de vie », « en quête d'humanité », « ouvert et dépourvu de préjugés ». Louis Stettner aime se perdre dans la foule au fil des rues, « ces coins perdus qui touchent à l'éternité », pour mieux explorer l'individu : « la ville m'a façonné, en retour j'ai constamment cherché à revenir dans ses griffes »...
L'incrédulité du passant, l'agitation des enfants au cœur de l'immensité, le vieil homme sur les quais, ébranlé par le vent, mais aussi le vertige des immeubles et des grands-rues. Une capacité à trouver l'angle, à saisir l'instant porteuse d'émotion, comme sur les visages de ces ouvriers et sans-abris, entre souffrance, lassitude et satisfaction, sorte de « carte de l'humanité ». Et puis il y a ces peintures et sculptures, « des corps pris à la source », dans le rapport affectif, la sensibilité, entre humour et fragilité... autant de « riches émotions » décuplées par l'atmosphère, l'histoire de la Base sous-marine. Une œuvre brute, comme « un miracle qui se perpétue, loin des publicités et des artistes fabriqués ».