Grand écart au Grand Mix

Depuis que le Grand Mix a cueilli Pomme sur l’arbre, les amateurs de chanson pop surveillent la programmation de la salle tourquennoise. On souhaite le meilleur à la chanteuse Laura Cahen. D’ailleurs, tout semble sur les rails. France Inter l’a déjà à la bonne. Logique quand on se penche sur l’ADN du projet Cahen. En deux albums, la Nancéenne s’est déjà adjoint les services de Samy Osta (BB Brunes, Rover, Feu ! Chatterton) et Dan Levy (50% de The Do) et producteur pour Jeanne Added ou Thomas Azier. De la ressource et du talent au service d’un projet initialement folk qui s’est délicatement électronisé sur ses dernières compositions. Intime ou pêchu, son répertoire embrasse les thématiques et revendications de ses contemporaines. Son timbre de voix et son univers peuvent évoquer Joanna Newsom ou Feist, avec une fragilité bien trempée mais absolument pas larmoyante.

Sonic Boom est peut être passé sur France Inter à l’époque de Bernard Lenoir ou lors d’une émission de Michka Assayas. Au siècle dernier avec Spacemen 3, il avait contribué à une salutaire mise à jour du rock psychédélique en le faisant sortir de l’ornière revival ou garage. Presqu’une décennie à fracasser les portes de la perception, ça laisse des traces. Mais le volcan Sonic Boom est toujours actif et les cendres qu’il crache toxiques. Fasciné par les pouvoirs de l’électronique, Sonic Boom a fait du raffut au sein du bien nommé Experimental Audio Research ou multipliant les collaborations avec d’ex My BloodyValentine, Cheval Sombre, Moon Duo et bien évidemment Panda Bear, un de ses plus fameux fils spirituels. Résolument underground, Sonic Boom s’est toujours joué de l’espace-temps pour essayer de transfigurer le présent. Pas dans les radars de l’actualité mais résolument contemporain et certainement aux avant-gardes.