Catherine Dunoyer de Segonzac, directrice du Centre de Développement Chorégraphique roubaisien, Danse à Lille, donne le ton : « dans cette atmosphère loin d'être euphorisante, avec des tensions dans danse a lille.jpgtous les sens, les arts et les artistes ont une place encore plus importante dans la société. Non pour occulter les problèmes, mais pour les transcender. Un rôle de l'artiste que nous défendons, qui revêt de plus en plus de valeur. Nous voulons supporter ces langages chorégraphiques permettant l'évasion et la respiration dans nos vies compliquées ! » Danse à Lille continue donc, en cette nouvelle saison, de défendre ces valeurs, avec des soutiens hétéroclites aux compagnies : co-productions, festivals, jeune public (à Petits pas), et Repérages des talents de demain, résidences... Illustration avec le prochain spectacle de ce début de saison, Hana, travail sur la société chorégraphié par Isida Micani, danse a lille2.pngsoutenue depuis quelques années par la structure roubaisienne, en partenariat avec le Garage de l'Oiseau Mouche, et le CCN, « ce qui concrétise bien le pôle danse roubaisien. » Qu'en dit Isida, artiste albanaise, installée en France depuis une dizaine d'années ? « Pour les artistes émergents, les petites compagnies, c'est très important d'être suivis par ces structures, nous donnant la possibilité d'avoir des lieux de créations, de diffusion, de publicité. » Son spectacle, un trio, livre plusieurs visions des « vierges jurées », ces jeunes vierges qui, en Albanie, aujourd'hui encore, peuvent se proclamer « homme » et en acquérir tous les droits, par nécessité familiale, ou par choix, pour avoir une certaine liberté. Beau point de départ pour un travail autour de l'identité corporelle, « comment la transformation se fait, comment elles évoluent dans la société. A plus grande échelle, je questionne la condition de la femme, quelque chose me tenant à coeur. J'ai deux regards, celui de l'Albanaise, je comprends cet acte, celui de l'Européenne, il m'est incompréhensible... » Et vous, comment décrypterez-vous ce travail étonnant, qui ouvre le débat ?