Durant les années où elle a partagé sa vie avec Pablo, de 1953 à 1973, Jacqueline Picasso, née Roque, a photographié le quotidien du peintre. Présentés pour la première fois au public, soixante clichés pour la plupart méconnus, dévoilent à Aix l'environnement intime du maître espagnol. Dernière épouse de l’artiste, Jacqueline Picasso l'a immortalisé sur la pellicule, nous offrant ainsi l'incomparable privilège de découvrir le peintre « en privé ». De fait, les clichés permettent de cerner l’artiste Picasso mais aussi l'homme Pablo, dans son quotidien. Un quotidien dont Jacqueline Picasso fait partie intégrante. C'est ainsi qu'elle est bien souvent présente sur les clichés et pas seulement sur la dizaine d'autoportraits également présentés au Pavillon Vendôme. Jacqueline nous invite à une promenade, de « la Californie » cannoise au château de Vauvenargues, qu'il acquiert en 1958. « J'ai acheté la Sainte-Victoire de Cézanne » se réjouit-il alors. A ceux qui lui demandent laquelle, Picasso répond : « la vraie ! ». Mais s'il est éminemment question de véracité dans l'oeuvre de Jacqueline, elle se concentre d'abord dans le regard qu'elle porte sur Pablo. La vision de l'artiste le lui rendra bien, comme en témoigneront les nombreux portraits de sa femme, dont certains sont d'ailleurs visibles à quelques encablures du Pavillon Vendôme, au Musée Granet.