En garde, chevalier !

Le petit matin. Les troupes anglaises (et gasconnes) attaquent par surprise le camp de Castillon. Nous sommes le 17 juillet 1753, une journée bientôt marquante pour l'Histoire de France. Sur la foi de fausses informations, John Talbot, le commandant anglais, se porte au devant des Français, sans attendre de renforts... Erreur : leur font face quelques hommes en armes et surtout « 300 pièces d'artillerie novatrices » (canons sur roue, boulets de fer calibrés, premières bombes). Six heures plus tard, le bilan est terrible : les Anglais perdent 3 à 4000 hommes (dont Talbot), 700 autres sont faits prisonnier. Point final à la guerre de Cent ans et à la présence anglaise en France (port de Calais excepté). Quid aujourd'hui de ces épisodes fondateurs ? Archives et ouvrages historiques, ruines et monuments, commémorations officielles (et somme toute exceptionnelles)... plus audacieux, de spectaculaires reconstitutions grandeur nature !
Ainsi sur ces mêmes lieux, en contre-bas du Château de Castegens, revivent le prieuré, l'auberge et la place du marché, les femmes au puit, les moines et autres maréchaux-ferrands. À travers « deux actes mis en scène entre costumes, cavalerie et effets spéciaux », se jouent le quotidien, la cohabitation avec les troupes françaises, les nouvelles de Paris... puis la fameuse Bataille de Castillon qui se prépare, jusqu'à la confrontation, brute, conclue par les scènes de joie. L'Histoire comme si vous y étiez, et sans le moindre bouquin ou discours consacré !

L'Histoire toujours, mais un autre style. Toute grande Nation, c'est à la mode, assume son "patrimoine historique", sombre ou glorieux... alors autant en rire ! Saint-Macaire et sa citadelle médiévale par exemple, se penchent sur Philippe IV le Bel, roi de France de 1285 à 1314, « autoritaire, ambitieux et aimant guerroyer », sur fond d'épopée des Templiers. Dans les faits, persécutions, procés, et ce sont les banquiers, les juifs et les Templiers qui casquent ! Dérives présentées « de façon décalée, pour mieux traiter, insidieusement, un sujet dramatique », marqué par les apparitions successives de bikers, fanfare, alpinistes et CRS... Drôle d'époque.