A quelques encablures de Mons, un petit village au passé minier, Hornu, et son colossal musée, niché dans les imposants et magiques bâtiments de l'ancien charbonnage. Dans les anciennes écuries, les vitrines ressortent sur le parquet peint en rouge qui craque. De petits drapeaux colorés descendent du plafond, comme un immense lustre. Des îlots de feuillage crissent sous les pas des visiteurs venus admirer les bijoux brésiliens, or, perles, corail... Sur les immenses murs, des photographies mettent ces parures en situation, détails de torses, de cous, de mains, d'hommes et de femmes, de toutes les époques. La musique finit de nous plonger dans l'ambiance, une histoire du Brésil à travers ses bijoux d'esclaves, créoles, religieux, jusqu'aux plus récentes, sublimes, de Jorge Rodrigues. Des colliers, bracelets, boucles d'oreilles, broches, amulettes, des Perles de liberté racontant la diaspora africaine, la connexion avec ces traditions africaines et européennes, s'orientant ensuite vers la religion, la tradition du Candomblé. On découvre comment ces objets, qui parlent d'émancipation, d'identité, sont appropriés par la société brésilienne d'aujourd'hui. Une exposition menée dans le cadre d'Europalia Brésil (25 expositions, 600 événements), plus particulièrement sur le volet afro-brésilien, comme l'explique Françoise Foulon, directrice de Grand Hornu Images : « Le Grand Hornu est un lieu de multiculturalité, accueillant des ouvriers de tous pays, croates, polonais, italiens... Un lieu d'esclavage aussi, la mine n'est pas loin de cela, et de savoir-faire. A la lecture d'un ouvrage sur les bijoux créoles et les bijoux d'esclaves, cela m'a semblé une évidence ! Nous organisons un circuit afro-brésilien, : le même billet permet de visiter les deux autres musées exposant sur ce thème, avec également des navettes à dates précises ».

Laurent Busine, directeur du MAC's, logé dans le même bâtiment, explique pourquoi il a proposé à Michel François d'exposer ses affiches d'exposition, témoignages de son travail sur les 15 dernières années : « chaque fois qu'il fait une exposition, il propose au public de repartir avec une affiche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cela permet de voir la réflexion de ce photographe, sans être une rétrospective. Photographies très sculpturales, qui ont une présence. Michel François donne, littéralement, son exposition au public ! Quelle meilleure façon d'inaugurer la saison 2012, dixième anniversaire du musée, qu'avec cette générosité ? » 45 affiches rééditées à 1 000 exemplaires, 14 tonnes de papier, livrées sur des palettes, ne reste plus qu'à décider laquelle emmener. Pas si facile ! Les affiches, 180 x 120, étonnantes, graphiques, touchantes, sont également présentées sur les murs, dans des installations, sous différentes formes, ré-inventées par le photographe-sculpteur. Amusant de se balader dans l'exposition en se demandant laquelle choisir, comme un collectionneur ! Alors ? L'octopus, la vue du haut du studio ou la jeune fille à La Havane ?