Des artistes et des hommes

Primo, parce qu’il ouvre sa porte pour la première fois au Théâtre des 4 saisons de Gradignan. Secundo, parce qu’il ouvre une fenêtre artistique sur deux volets complémentaires : l’un consacré à la création internationale, l’autre à la création en Aquitaine. En résumé, ancrage territorial ne veut pas dire repli sur soi, comme le démontre une sélection pointue, mais accessible, de compagnies internationales.
Parmi elles même des pépites au service d’un casting de stars, comme les Britano-Belges de Gob Squad, qui avec Before your very eyes et une troupe d’ados bluffants, questionnent la disparition des idéaux. A noter : le spectacle a fait sensation à La Villette en novembre. Pas de quoi rendre jaloux Superamas, qui a grand renfort d’effets spéciaux et de 3D offre un spectacle total et démonte les ficelles des vendeurs de guerre. Du politique à l’affiche donc, étayé par l’explicite Jerusalem Plomb Durci, mais aussi du poétique avec les marionnettes du Blind Summit Theatre, le Germinal barré de Defoort et Goerger ou la danse éthérée de Clément Layes. Les arts chorégraphiques feront d’ailleurs le grand écart entre concert de rock dansé, jeux enfantins et ovalie chorégraphiée par Sylvie Balestra, d’origine aquitaine.

Si le festival voit plus loin que le bout de son nez, il n’oublie pas que c’est en Aquitaine que sont ses racines… et que cette terre nourrit plus d’une folie artistique. Parler aux oiseaux en est une, nourrie de références cinématographiques et littéraires, et sur laquelle le voile du secret demeure posé. Comme sur les choses du Pays de Rien, exploré par La Petite Fabrique. En revanche, lumière est faite sur l’œuvre et Orgueil de la compagnie Ouvre le chien, tenue en laisse par Renaud Cojo, qui pour créer un roman photo déjanté a parcouru 22 000 kms ! Rassurez-vous, que vous soyez homme ou souris, pas la peine d’en parcourir autant pour vous offrir un tour du monde artistique.