Dans quel état j'erre ?

Les plus jeunes peuvent, dès leur entrée dans le coin lecture, jeter de gros dés évoquant chacun des caractéristiques supposées appartenir à un sexe. A eux ensuite de tenter de classer les réponses selon un sexe : les hommes aiment le foot, portent des pantalons et ont de la barbe, les filles font la cuisine, leurs cheveux sont longs et elles portent des robes. Sauf qu'au travers de son parcours dans une première salle, confronté à un écran montrant des hommes et femmes répondant à la question que pose l'exposition et en jouant lui aussi avec des dés reprenant toujours plus de caractéristiques sexuées, le visiteur finit par s'interroger. Les caractéristiques physiques ne sont plus le propre d'un genre et les exceptions – comme les généralités - plus si rares que ça. Comment, dès lors, savoir à quel sexe on appartient et comment faire la différence entre l'homme et la femme ?

En s'appuyant sur une série d'expériences que chaque visiteur est invité à accomplir, et en classant les résultats obtenus par genre, l'exposition s'ingénie en effet à démontrer que toute tentative de classement des êtres humains s'avère assez vaine. Jeu d'orientation, de force, de logique, de déduction : chaque test est l'occasion pour le visiteur de se placer dans la moyenne corresponsant à son genre mais aussi de se confronter au résutat de l'autre sexe. Et les surprises sont nombreuses ! Sans aucune volonté de démonstration scientifique ou d'explications théoriques complexes, l'exposition laisse plutôt parler l'expérience et il faut reconnaître que l'approche est aussi séduisante qu'irréfutable. À l'arrivée, la pertinence de la classification des individus selon leur sexe est mie à mal par une dernière question : et si on enlevait la mention homme ou femme de la carte d'identité, cela changerait-il quelque chose ? Un petite modification qui pourrait sans doute faire évoluer des mentalités qui en ont encore bien besoin.