Casse-noisette et petits rats...de l'opéra

C'est dire que l’œuvre, qui fêtera ses 112 durant sa programmation à Bordeaux -elle fut jouée pour la première fois le 18 décembre 1892 à Saint-Pétersbourg- n'a pas pris une ride. Quoi qu'il en soit, Charles Jude, chorégraphe du ballet de l'Opéra, redonne un coup de jeune à ce conte de Noël dansé. Car Casse-Noisette est avant tout un conte, et le ballet est composé par Tchaïkovsky sur la trame d'une oeuvre d'Hoffmann, Casse-noisette et le roi des souris. En voici l'argument : le soir de Noël, Marie reçoit un casse-noisette. Pendant la nuit, une merveilleuse féerie commence : les jouets s'animent et le Casse-noisette se transforme en prince…

Cette féérie apparemment naïve séduit par la virtuosité technique et la grâce qu'elle demande à ses interprètes, tour à tour poupées de porcelaine, soldats de plomb, souricettes, mais c'est aussi une parabole qui évoque le passage de l'enfance à l'adolescence et l'éveil à l'amour à travers les émois du Prince et de Marie. Un amour innocent confronté aux forces du mal, thème cher à Tchaïkovsky que l'on peut rapprocher de celui de son Lac des Cygnes. Jouets qui s'animent, Prince Charmant et décors merveilleux, la magie de Noël s'empare du Grand Théâtre et enchante grands mais aussi petits, grâce à une version spéciale jeune public...