Appelez-le(s) le Carré-les Colonnes

Dans toute idylle, c'est bien connu (et à moins de croire éperdument au coup de foudre), il y a un entremêteur, ou tout du moins des conditions "favorables". En l'occurence ici, la "crise financière" propice aux restrictions budgétaires propices à « repenser les choses différemment » estime Clotilde des Colonnes, qui plus est à la recherche depuis quelques années, d'un directeur pour succéder à  Alain Duchâtel.
À ma gauche le jeune Carré des Jalles, amateur d'art contemporain, ascendant numérique, « des choses plus exigeantes » ; à ma droite les Colonnes, 20 ans déjà, et un penchant pour les spectacles familiaux, spécialisées Jeune Public. « Deux histoires différentes, deux identités singulières et deux territoires » en somme. Alors "qui se ressemble s'assemble" ou "les opposés s'attirent" ? « Il y a une complétude totale entre les deux structures, tranche Clotilde, dans la programmation bien sûr, mais aussi dans les jauges, massive ou intimiste, et les façons de travailler ». Et vu du public ? Des craintes évidemment, de « se voir déposséder de leur théâtre », donc des discussions, avec les assos, les écoles locales, et puis finalement de Blanquefort à Saint-Médard, par Eysines, y'a pas si loin... comme une « mission  de circulation des publics ».

Côté prog', deux équipes mais une même directrice (Sylvie Violan), une même action, un même projet collectif : « établir une relation ouverte aux oeuvres, défendre un art construit dans la rencontre, soutenir les artistes qui mettent l'altérité au centre de leur travail, sur les plateaux ou dans la ville ». Le tout dans une certaine cohérence  : d'abord conserver les moments phares, à savoir les deux festivals, L'Échappée Belle et Des souris et des hommes, ce dernier déplacé en janvier. Ensuite introniser des temps forts : les Jours2Cirques, entre spectacles contemporains et plus traditionnels, une OuagaSession autour des danses burkinabés et africaines, un cycle consacré à l'écrivain-conteur Timothée de Fombelle, un mois de Mai magique !...
Au final du théâtre, des concerts (et ciné-concerts), du Jeune Public, répartis « avec un souci d'homogénisation des deux spécialités » au sein du binôme et même au-delà, dans des châteaux, in situ ou sous chapiteau. La preuve en ouverture, c'est l'Opéra Pagaï qui s'invite chez les Saint-Médardais avec son Safari intime. D'ici là comme on dit, vive les pacsés !