Kissmogony de Vanasay Khamphommala
Dans le cadre d’une résidence en plusieurs étapes à Antre Peaux, Lapsus chevelü travaille à la transformation de ses ateliers de pratique et de théorie du baiser antipatriarcal et décolonial en une performance autonome et participative d’une vingtaine de minutes pour les espaces non dédiés. Cette première sortie de résidence, avant la création ultérieure de la performance, sera l’occasion d’échanger avec les participant·es et le public sur le travail musical en cours mené par Antoine Layère, sur les modalités d’inscription de la performance dans l’espace et d’implication du public.
Qui embrasse qui ? Où ? Quand ? Comment ? Tendres, froids, violents, consentis, volés, amicaux, baveux, familiers, sexuels, sociables, matinaux, distraits, fougueux, étranges, convenus, maladroits, chastes, transgressifs, les baisers apparaissent dans une étourdissante diversité de formes et d’intentions, selon les contextes historiques, géographiques, politiques, sociaux, culturels, selon les protagonistes aussi, bien sûr.
Kissmogony revendique tout à fait l’héritage militant du kiss-in.
Kissmogony est une tentative de résumer et de révolutionner l’histoire du monde à travers une succession de baisers : non plus selon une perspective hégémonique hétéronormative, mais selon une perspective plurielle, queer, multisubjective, rendant présents des corps et des gestes souvent invisibilisés. Dans un espace donné, pendant une vingtaine de minutes, une quinzaine de performers s’embrassent, se regardent s’embrasser, se laissent regarder alors qu’ielles s’embrassent. En une demi-heure, ielles résument le parcours d’une vie humaine, du premier au dernier baiser, dans tous les sens. Ce faisant, ielles créent un écosystème éphémère, dans lequel les baisers deviennent la métonymie de toutes les interactions humaines et non humaines, d’un cosmos qui naît, vit, et meurt.
Publié le 25/01/2023