ARKEOLOGIKA II
Arkeologika II met en avant l’objet découvert lors des campagnes de fouilles. Les créations textiles des deux artistes invitent le visiteur à découvrir les bustes de marbre, les textiles tissés, brodés à connotation historique dans une scénographie rappelant le campement des fouilleurs.
ARKEOLOGIKA II, Entrepôt de fouilles au Musée de la Chemiserie.
Arkéologika II est une prolongation de la métaphore archéologique de l’installation présentée au Musée d'Argentomagus autour du chantier de fouilles. Entrepôt de fouilles se présente comme un inventaire après investigation, un dépôt de trouvailles archéologiques. Alors que le propos de Chantier de fouilles était discrètement sociologique et philosophique, celui d’Entrepôt de fouilles est clairement narratif et anecdotique. Les pièces textiles exposées, réinventions de broderies historiques et faux marbres de laine, sont mises en scène comme dans un roman d’Agatha Christie. Lit de camp, lampe tempête, pioche, croquis de site sur la table de l’archéologue, caisses en bois, tout est mis en œuvre pour suggérer une ambiance et écrire un roman avec le spectateur.
Les broderies, comme les sculptures, sont accompagnées d’étiquettes numérotées, collées ou fixées aux objets par des ficelles. Elles renvoient à un inventaire. Cette fausse documentation, fausse mais largement inspirée par l’histoire, est disponible. L’idée est de réinventer le passé, de l’inviter dans les œuvres sans pour autant le copier. L’installation frôle la reconstitution sans chuter dans la complaisance. Au cours de cet exercice risqué, un léger, parfois imperceptible, décalage joue sur les doutes du visiteur. Pastiche et humour ne sont pas loin sans être flagrants. La fiction se presse délicieusement contre la vérité historique.
Publié le 30/06/2022