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concerts

Un festival comme une belle friche

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Qu’il est loin le temps où nous nous plaignions du peu de concerts ou du faible nombre de festivals en région. Le changement est tel qu’aujourd’hui la place nous manque pour rendre compte de l’incroyable vivacité locale. Dernier venu ou presque, le Festival Ground Zero soufflera sa deuxième bougie du 21 au 24 octobre mais s’impose déjà comme l’évènement incontournable en matière de repérages des nouveaux talents.

Derrière ce nom forcément évocateur se cache l’entreprise lilloise À Gauche de la Lune, producteur de spectacles désormais bien connus des salles de concerts de France et de Navarre. Comment ça ! Un privé à Babylone ! Une entreprise dans le champ de ce qui habituellement relève de la puissance publique ou de ses avatars, voilà de quoi susciter bien des débats. Pas la peine de vous fatiguer ou de vous énerver, nous faisons partie de ceux qui souhaitent le dépassement des clivages habituels et militons pour la diversité autant que pour la coexistence des acteurs. Donc, À Gauche de la Lune, non content de produire le désormais bien ancré festival Les Paradis Artificiels, récidive en automne avec un Ground Zero bien plus porté sur l’avant scène, la découverte et le nouveau talent. Avec un nom pareil, on pourrait croire que ce festival fait suite à une catastrophe ou à la fin d’une époque.

 

Mais il n’en est rien. Tout juste peut – on imaginer le réel désir de l’équipe d’À Gauche de la Lune de multiplier les propositions artistiques et de renouveler les formes d’organisation des festivals. Ce qui frappe d’emblée à la lecture de l’affiche proposée pour cette deuxième édition, c’est à la fois la diversité musicale proposée mais surtout le choix de ne pas se reposer sur une ou deux têtes d’affiches. Bien sûr, il y a des valeurs sûres, Oxmo Puccino (le 22 au Grand Mix), Nosfell (le 24 au Splendid) et quelques jeunes pousses bien soutenues, Izia, fille de (le 24 au Splendid) ou le petit prince du folk auvergnat (Zak Laughed). Mais l’essentiel, et sans doute le clou de la programmation, se situe du côté des nouveaux talents et autres découvertes. On ne les citera pas tous mais il est certain que se cachent dans cette affiche un ou plusieurs futurs grands. Parions que Chinese Man (le 21 à l’Aéronef), Poney Poney Run Run ou Fuck Buttons (tous les deux le 22 à la Maison Folie de Moulins) feront rapidement parler d’eux à grande échelle. Quant à la question des styles, si tant est que celle-ci ait encore du sens à une époque où l’hybridation est devenue la norme, sachez que Ground Zero propose un prisme large, du folk au hip hop, de l’électro au rock et même de la funk.

De l’itinérance à la manière des Transmusicales

La belle idée de ce festival tient à la multiplicité des espaces de productions comme autant de situations et de contextes de présentation des concerts. Car le Ground Zero investit non seulement les lieux bien connus que sont l’Aéronef, le Splendid ou le Grand Mix mais s’aventure aussi du côté de plus petits lieux que sont la Malterie, la Maison Folie de Moulins, les clubs Kiosk et Supermarket et enfin, la Péniche du Pianiste. Il est trop tôt pour dire si cela fonctionnera mais on imagine bien la circulation des publics entre ces différents espaces, un peu comme cela se passe à Rennes lors des Transmusicales entre les mythiques salles de la Liberté, l’Ubu et la salle de la Cité. Et s’il est un quartier qui devrait pleinement vivre de et avec cette itinérance, c’est Moulins puisque le public pourra à loisir se balader entre la nouvelle Gare Saint Sauveur, la Maison Folie de Moulins, le Kiosk et le Supermarket d’autant qu’une tarification spécifique (Pass Disorder) permettra à tous les curieux d’accéder aux diverses salles à moindre coût, 25 € soit à peu près le prix moyen d’un ticket de concert aujourd’hui. Ce serait dommage de ne pas tenter cette aventure qui devrait faire vivre la ville autrement.

Publié le 06/10/2009 Auteur : Thomas Ceugnart

Festival Ground Zero

Du 21 au 24 octobre à Lille (Le Splendid, Gare Saint-Sauveur, Le Grand Mix, maison Folie de Moulins, l'Aéronef, le Kiosk, le Supermarket, La Malterie)


Mots clés : concerts