Têtes de Turcs

Il est vrai que le contexte diplomatique, court-circuité par la question de l'entrée ou non de la Turquie dans le jeu européen, ou encore d'un pseudo-référendum avalisant (ou non) cette possibilité, fait que l'initiative semble débarquer comme un cheveu sur la soupe... mais finalement, quoi de plus efficace pour détendre et mieux se comprendre qu'une large immersion culturelle dans ce pays lointain, « trop souvent méconnu, victime d'idées fabriquées et injustement instrumentalisé au service d'intérêts électoraux » estime le président du Conseil Général (initiateur du projet) Philippe Madrelle. Et ainsi renouer des relations « de tous temps caractérisées par une certaine passion », dont les premières traces remontent au XVIème siècle avec l'alliance entre Soliman le Magnifique et François Ier.

Un travail de rapprochement des peuples initié dans la région dès 2003 par l'accueil en résidence de l'auteur Ataol Behramoglu, étendu à divers débats. Et donc en cette saison particulière, l'occasion d'aller plus loin dans la découverte de ces populations et territoires entre Orient et Occident.
En Gironde, c'est d'abord l'oeuvre d'Attila Durak, « voyage photographique chez les peuples de Turquie et d'Anatolie » : Ebru, littéralement "papier marbré", du nom d'une technique picturale millénaire associant peinture et eau sur papier, mèle, à travers « quelques 100 tableaux parfois monumentaux », Turquie d'aujourd'hui et Histoire de ses peuples « qui ont vécu des mouvements innombrables dont les traces existent encore au présent ».
L'art donc, mais aussi les coûtumes locales déclinées tout l'automne en Gironde à travers des animations diverses : découverte de la cuisine et démonstration de lutte turque, soirée festive Nuits du Ramadan, pique-nique musical Une autre Turquie, une table-ronde intitulée La Turquie d'aujourd'hui (avec la participation de Michel Rocard ou de l'Ambassadeur de Turquie en France)... avant une deuxième session prévue en mars 2010. De quoi en finir avec ces histoires de têtes de Turcs.