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théâtre

Rapport de forces au Salon de Théâtre

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En montant la pièce de Strindberg dans un format naturaliste revendiqué, Jean-Marc Chotteau rend toute sa force à une pièce universelle et très incarnée.

Si c'est par amour du texte que le metteur en scène a choisi cette pièce pour sa création de la saison, son écho avec l'actualité, et l'affirmation nécessaire de la place et de la liberté des femmes, s'avère indéniable. Pour autant, jamais la mise en scène n'accentue ou n'allège le texte originel dont elle conserve toute l'amplitude et la profondeur. Dans un décor qui entend recréer l'époque, ce qui se joue entre la jeune noble venue en cuisine, le valet du comte et sa fiancée la cuisinière dépasse ce simple prisme et la proposition de la Virgule n'entend en rien la restreindre, au contraire. En n'accentuant aucune interprétation, Chotteau préfère faire confiance à son public, laissant ouvert le champ des possibles quant à l'interprétation des motivations de chacun des personnages et de leurs choix. Sur scène, Julie Duquenoy est une Julie tour à tour tentatrice et ravagée, troublante et troublée, passant du charme à la détresse face à un Melki Izzouzi très à l'aise dans la peau d'un Jean plein d'autant d'aplomb et de verve que de doutes et de craintes. Simple et efficace, la scénographie de cette cuisine achève de contribuer à nourrir à une réflexion qui déborde largement l'espace modeste de la petite salle du Salon de Théâtre et du texte de Strindberg. C'est sans doute la meilleure preuve de la pertinence de la mise en scène naturaliste de Jean-Marc Chotteau.

Publié le 24/11/2021 Auteur : Guillaume B.

Mademoiselle Julie, jusqu'au 11 décembre au Salon de Théâtre, 82 boulevard Gambetta à Tourcoing lavirgule.com


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