Danseur étoile à l'Opéra de Paris, Charles Jude interpréta Roméo, plusieurs fois, puis Tybalt, sous la direction de Granko, Biaggi, Grigorovich ou encore (et surtout) Rudolph Noureev, « qui rêvait de filmer son Roméo et Juliette sur la grand place de Rhodes ». Point de départ et décor de sa propre version du drame amoureux.
Un contexte intact, l'Italie de la Renaissance sur fond de Prokofiev, un « respect rigoureux des textes de Shakespeare » mais une chorégraphie plus contemporaine : « si je crois pouvoir apporter quelque chose de différent, c'est dans la façon de traiter les rôles » explique le (désormais) directeur du Ballet de l'Opéra National de Bordeaux. Un Roméo classique/néo-classique, un Tybalt « beaucoup plus contemporain », un Marcutio type comédie musicale, « chacun a son univers » pour un ensemble moins homogène, profitant de « la démultiplication des langues chorégraphiques d'aujourd'hui ». Le tout présenté en trois actes, entre théâtre et « de nombreuses scènes dansées », de la place du marché au jardin des Capulet, pour revivre cet amour tragique entre deux amants déchirés par l'inimitié opposant leurs deux familles...