Nouvelle Vague

La nouvelle vague de la pop francophone emmène dans son sein mugissant des groupes dont le nom s’est murmuré, voire carrément hurlé, sur beaucoup de lèvres cette année. La femme, Aline ou Granville sont parmi les têtes d’affiche, mais il y a aussi des groupes plus confidentiels, à la gloire, pour l’instant, cantonnée au local. Toutes ces perles ramenées sur nos rivages sonores par une génération de plongeurs en eaux douces et troubles, en eaux douces amères, teintées de joies et traversées de courants nostalgiques, les voici bientôt étalées dans notre belle ville maritime.

C’est l’objectif que s’est fixé le festival French Pop, dernier né des festivals girondins, qui compte bien conquérir un nouveau territoire en plein essor : celui de cette « nouvelle pop française », largement médiatisée cette année, et qui ravit un public de plus en plus nombreux et cosmopolite. Et pour pêcher ce public tout frétillant, l’association Dingue de Pop, qui gère l’événement, ramène dans ses filets pour deux soirées exceptionnelles des sirènes aux voix envoutantes. Sirènes de la chanson qui se poseront sur le Rocher de Palmer : La belle Melissa du groupe caennais Granville y fera rimer surf music avec amours romantiques, Barbara Carlotti rivalisera de charme troublant et égrènera ses chansons au réalisme délicat et poètique. Les quatre gars du trompeusement féminin Aline verseront dans la mélancolie sans oublier de vous bercer de douces mélodies entêtantes. Vers minuit, on bascule de l’autre côté du jour et du miroir avec La Femme, la sensation française de cette année. Un groupe à découvrir absolument sur scène pour un show ou le groupe démontrera que quand on a vingt ans, rien n’est impossible, surtout pas de déchainer le foules à coups de synthés eighties, de ballades tendance romantisme noir et de rock effronté. Une femme, et quatre garçons dans le vent, qui créeront un climat hypnotique entre volutes psychédéliques et ritournelles néo-yéyé entêtantes.

GLOIRES LOCALES

 A noter, sur les deux soirées du festival, honneur sera fait aux locaux de l’étape.  Le duo bordelais The Pirouettes : un garçon/une fille oscillant entre naïveté et tendresse, feront l’ouverture au Rocher, tandis que la cale de l’Iboat accueillera la release party des bordelais de Pendentif, qui fêtent dignement la sortie de leur premier album, Mafia Douce. Il était temps, car après trois ans passés à écumer les caves de Bordeaux, le quintet a une solide base de fans à son actif. Preuve du succès de la formule phare du festival : la pop chantée en français oui, mais sur un air «  so british » qui n’a pas oublié ses classiques. Fièvre du samedi soir garantie donc sur l’IBOAT qui sera aussi langoureusement bercé par les ondes érotico-pop du dandy Lafayette, puis carrément secoué par les déferlantes de synthés vintages du DJ Yan Wagner et de Jérome Echenoz en mode club, pour finir la nuit en bonne compagnie.