le trou.jpgUn petit garçon nous raconte l'histoire de sa famille, une histoire qu'il ne connaît pas très bien, qu'il entr'aperçoit un jour, à la mairie, quand sa mère doit faire renouveler son passeport. De retour à la maison, sa maman lui explique ce que signifie être apatride, lui raconte la belle histoire d'amour de ses grands-parents, que son grand-père est Arménien... Illustration, à la Guernica, des 1 500 000 morts du premier génocide du XXème siècle, le génocide des Arméniens par les Turcs. Un terrible événement, tombé dans l'oubli, dont on fête le triste 95ème anniversaire cette année. L'ouvrage dessine aussi la relation sensible entre un fils et sa mère, et donne envie de faire une liste des choses que l'on aime. Le texte est imaginé, vécu en fait, par Annie Agopian, née au Cameroun, de père Arménien et de mère Cévenole, qui a perdu son papa depuis peu lorsqu 'elle reçoit un message de l'association la Croix Bleue des Arméniens de France, lui proposant de réaliser ce livre, pour expliquer aux enfants, et aux parents, le génocide Arménien. Les illustrations sont d'Alfred, elles aussi puissantes et intimes. Le titre de la fille à l’étoile d’or.jpgl'ouvrage : Le Trou (Rouergue, 16€), pour ne plus avoir de trou de mémoire...

Autre terrible événement, la Seconde Guerre mondiale. Sujet souvent abordé, il est vrai, appris à l'école même. Mais ce roman est un peu différent, puisqu'il adopte un point de vue rarement traité : celui des opposants allemands au fascisme. Catholique et antinazis, Ansgar est tout de même enrôlé de force à l'âge de 16 ans, armée allemande qu'il exècre et va déserter. Pourtant, et même s'il a risqué sa vie pour lutter contre le nazisme, à la libération, il est enfermé dans un camp américain, prisonnier de guerre. Il se souvient... La montée du nazisme, la propagande, la déportation de ses voisins juifs, d'Elsa, La fille à l'étoile d'or (Albin Michel, 15€). Il ne parvient à oublier le visage de sa reine juive. Pour ce roman brillant et émouvant, sans jamais glisser dans le pathos, Roger Bichelberger s'est inspiré du témoignage de l'un de ses lecteurs allemands, d'où peut-être il tire cette sensibilité, une pommes.jpgcertaine sérénité, dont est empreint ce personnage d'opposant, adolescent réfléchi, un peu poète.

BONUS : Le goût des pépins de pomme (Anne Carrière éditions, 19,50€) de Katharina Hagena s'est vendu à 325 000 exemplaires en Allemagne ! Iris retourne dans la maison de famille à la mort de sa grand-mère, dans la campagne du nord de l'Allemagne. Elle y passe quelques jours, ne sachant si elle doit conserver ou non cet héritage inattendu... et empli d'années de souvenirs, d'anecdotes, de la mémoire de la famille, l'histoire de sa grand-mère, de sa mère et de ses tantes, mais aussi la sienne... Lumineux !