Mac DeMarco, jeune Canadien de Vancouver est assurément doué musicalement et cultivé en matière de pop et de rock. Cela suffit-il à lui octroyer du talent ? Son nouvel album, « 2 », est bien plus recherché que son titre. On y découvre une pop cintrée héritière des enfumages psychédéliques de Ween et des trouvailles mélodiques aussi roublardes et accrocheuses que celles du Beck de nos amours. Capable d'une soul patachone, d'un hymne de stade lo-fi, de mini space-cake folk, cet énergique paresseux trompe agréablement son monde. De la posture à l'imposture il n'y a qu'un pas, et Mac DeMarco joue avec nos repères et valeurs, funambulant sur cette frontière ténue. Les peureux se rassureront en voyant que le zozo est signé chez Captured Tracks, label trendy de Brooklyn, les autres se rouleront dans la farine avec DeMarco, histoire de vérifier si l'émotion perle au-deçà du bizutage potache. Au-delà c'est une autre rengaine.