Quelques années après la guerre de Sécession qui a déchiré les Etats-Unis d'Amérique, John Ruth, redoutable chasseur de primes amène Daisy Domergue vers la potence dans la petite ville de Red Rock. En plein blizzard, il est contraint d'ouvrir sa diligence à Marquis Warren, chasseur de primes noir et ancien officier de cavalerie et Chris Mannix, futur nouveau shérif de la ville. Arrivés au relais de Minnie tout ce petit monde fait connaissance avec les hôtes du lieu, parmi lesquels Ruth soupçonne très vite la présence de complices venus aider Domergue à prendre la poudre d'escampette.

Si le décor et la présence d'une composition - par ailleurs fort efficace - d'Ennio Morricone, jadis complice de Sergio Leone notamment et le décor rappellent l'univers du western, Les 8 salopards, huitième film de Quentin Tarantino, n'a qu'une lointaine parenté avec le genre. Passée le chapitre d'exposition, c'est bel et bien un huis clos pesant que le cinéaste donne à voir. Bavard et sanguinolent, le film possède les qualités (sens du rythme et du cadre, dialogues fins) et les défauts (stylisation extrême et bavardages longuets) de tout film du réalisateur américain. Sauf que la recette, étirée à l'envie depuis Reservoir Dogs ne se renouvelle plus guère. Si la recette continue de fonctionner, étirée sur 2h50 de film, elle finit par perdre de son sel. Reste malgré tout un cinéma nourri de l'air du temps, divertissant et référencé mais aussi long, sanguinolent et parfois verbeux.