Pour fêter ses 220 ans d'existence le CNAP cherchait à exposer une partie des trésors engrangés au cours de ses nombreuses années d'existence. Une rétrospective qui entend rendre hommage au travail de collecte de l'Etat français, qui permet aujourd'hui de témoigner de l'art de différentes périodes. Il est donc un peu dommage de ne découvrir, au fil des trois niveaux du Tri Postal que des oeuvres datant de la seconde moitié du XXème siècle. Au rez-de-chaussée, Les grands transparents brosse essentiellement un parcours au travers des œuvres les plus célèbres ou les plus identifiables de l'exposition (Joconde qui devient robe chez Castelbajac ou photographie chez Doisneau ou DS de Gabriel Orozco), qui n'interrogent guère plus que quelques souvenirs collectifs et manquent de la profondeur des expositions de Dommages collatéraux, à découvrir au premier étage. Là, du Défilé de Wang Du au court-métrage Logorama en passant la Sparkling chair de Marcel Wanders ou The dreadful details d'Eric Baudelaire, les artistes interrogent le monde moderne avec force et inventivité, renvoyant guerres, choix politiques et orientations de nos sociétés aux yeux du visiteur avec un bel à-propos que renforce ici un accrochage pertinent.
Life is a killer, troisième plateau ouvre quant à lui sur une démarche plus abstraite, plus conceptuelle et sans doute moins réussie. Si la poésie y est parfois présente, une scénographie malheureuse ne rend guère hommage à certaines pièces présentées ici. Des pièces qui souffrent du coup de la comparaison avec un premier étage dense et plus homogène. Reste pour les amateurs et les plus passionnés un parcours, certes peu surprenant, mais riches de rencontres.