L'occasion d'une nouvelle communion entre cette bande d'anonymes revendiqués, de moins en moins invisibles, et leur public, autour d'un autel scénique ou la mesquinerie de l'existence est sacrifiée à coups de chants incantatoires et d'accords de guitare. D’où vient une telle ferveur, pourquoi cet Effet Fauve ? Cela fait des mois que la presse musicale se penche sur le phénomène. Mais la recette de la potion magique semble résister aux analyses. Restent certains ingrédients qui font la saveur Fauve : l'interdisciplinarité (ses membres sont à la fois musiciens, poètes, graphistes, vidéastes, illustrateurs...), la flexibilité du groupe, auto-proclamé « CORP » ou collectif à géométrie variable, la francophilie (les textes, tous en français, sont souvent plus débités, slamés que chantés...) et au-dessus de tout la foi en l'humain. Ses membres le clament : FAUVE rêve de baiser les rapports humains baisés, de défaire son défaitisme, de haïr sa haine, d’avoir honte de sa honte, d’enculer le BLIZZARD, de réparer ses erreurs et de trouver l’Amour.Comme ses compatriotes, produits d'une génération désenchantée mais pas démunie, sans perspectives mais pas sans rêve, FAUVE est désespérément optimiste ≠. Et FAUVE a raison car FAUVE fait des émules. A Mérignac, ils joueront devant des centaines de « vieux frères », à guichets fermés. Pour les retardataires, session de rattrapage prévue à Garorock...