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expos

La poésie du signe

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Pour sa rentrée, le musée Africain de Lyon ouvre jusqu'au 4 octobre une nouvelle page de son dialogue entre, d'un côté sa riche collection ethnographique, et de l'autre, l'art africain aujourd'hui. A travers une exposition qui laisse entrevoir de mystérieux pouvoirs...

Bien à l'abri dans son 7e arrondissement, le Musée Africain de Lyon conserve précieusement un fonds impressionnant d'objets, majoritairement du 19e siècle, qui témoigne du quotidien de l'ouest du continent, du Sénégal à la Côte d'ivoire. Car, comme le confirme son directeur Michel Bonemaison, "il s'agit non pas d'un musée d'art, mais d'un musée ethnographique".

La Société des Missions Africaines qui l'a fondé en 1862 en est toujours la propriétaire, mais sa gestion a été confiée à l'association Agmal, composée de passionnés souvent bénévoles. "Le but est de faire parler les objets", résume le directeur : les palabres ne sont donc pas prêts de s'arrêter, puisque ce sont 2 600 pièces qui sont exposées... "Il y a le double en réserve, et de nouveaux objets sont encore rapportés de nos jours par des pères !"

Le culte de la vie

Les 760 m2 de surface sont répartis sur 3 niveaux, que l'on grimpe tel un chemin initiatique : la vie quotidienne d'abord, suivie du commerce, et pour finir la spiritualité. Parmi les richesses de chaque étage, citons les traces préhistoriques au 1er (silex...), les étonnants "poids à proverbes" au 2e (telle cette sculpture miniature en laiton, qui laisse méditer en souriant sur le statut de chef et la résistance de l'autorité naturelle, y compris dans l'adversité : "même quand il pleut, le léopard garde ses tâches"...) ou encore l'impressionnante collection de masques.

L'art contemporain comme lien

 

Ces derniers constituent d'ailleurs un lien tout trouvé avec l'autre activité du Musée Africain : l'art contemporain. C'est en effet à partir de masques africains (notamment ceux du peuple Krou), que Picasso s'est inspiré pour élaborer son cubisme : les éléments géométriques qui les composent (yeux tubulaires, bouche en forme de rectangle...), assemblés les uns aux autres, finissent par évoquer un visage humain.

"C'est pour faire vivre nos fonds permanents que j'ai lancé cette série d'expositions d'art contemporain", explique Michel Bonemaison. En accueillant l'artiste sénégalais Papa Malick, mémoire et avenir trouvent un nouveau mode d'expression. "En wolof, Guissané désigne un devin que l'on va consulter au Sénégal, encore aujourd'hui. On entre chez lui, on lui donne une pièce, puis il se met à dessiner au sol avec ses mains, avec du sable ou des graines. Ensuite il parle, on l'écoute, et on ne l'interrompt que si un élément de notre vie ne nous semble pas correct. Moi, en plasticien, c'est le geste que j'ai reproduit. En somme, ce qu'un guissané fait en étant comme "habité", je l'ai fait pour ma part de façon "profane" !"

43 toiles de techniques mixtes (huile, aquarelle, sable, tissus...) sont issues de ce travail orginal. Derrière des motifs à première vue abstraits, l'on découvre parfois en s'approchant des traces d'une vie quotidienne qui n'est jamais très loin, telle cette chaussette peinte. "C'est à chacun de se faire son interprétation !" Pour vous guider, des titres poétiques accompagnent ces formes qui ont quelque chose d'apaisant : "Le chercheur de silence, Rêve interrompu, Voeux secrets, Souffle, Lévitation... C'est d'ailleurs l'une de ces séries que compte poursuivre Papa Malick : "Je travaille beaucoup actuellement sur un thème qui m'amuse beaucoup : les jeux amoureux".

Publié le 22/09/2009 Auteur : DL


Guissané : la poésie du signe
Jusqu'au 4 octobre

Musée Africain de Lyon
150 Cours Gambetta, Lyon 7e


Mots clés : expos