Derrière Kaktus Hunters, il faut lire les noms de Doctor L, Niktus aka Nicolas Baby, Edouard Salier et Xavier Reyé. Musique et vidéo. Musique ou vidéo. Entre ses deux propositions, une multitude de possibilités et autant d’interprétations qu’il y aura d’auditeurs ou de spectateurs. Sans doute aurait–il fallu commencer par la scène avant d’éditer l’objet en format CD et DVD. Samedi, à la suite de l’expérience inaugurale menée au Volcan, scène nationale du Havre, le collectif Kaktus Hunters se frottera donc aux murs et sols de l’Aéronef pour donner corps à Unlimited Land. D’un côté, des images en partie déjà éditées, traitant de la guerre sur un mode balançant entre science fiction, psychédélisme et art contemporain.

 

Au centre, un dispositif de projection inspiré de l’Arte Povera, récupération sur place d’objets et moyens appelés à devenir écran. Autour, partout et pendant, une création musicale grand angle, à l’image de ce que peuvent faire un Liam Farrel et un Nicolas Baby dégagés des contraintes de l’industrie musicale. Free donc, encore et toujours, certainement abstrait mais surement pas abscons. Car le beau, l’audible comme le perceptible, peuvent se conjuguer avec le risque et l’aléatoire. Quiconque connaît le parcours des intervenants réunis sur ce projet sait que le résultat peut être aussi enthousiasmant que limité dans sa portée. Ce n’est sans doute pas l’argument le plus vendeur pour inciter les foules à se déplacer mais c’est un préalable nécessaire à l’invitation qui est faite, à savoir partager le risque avec les artistes en présence. Il ne faudra donc pas chercher de chemins balisés  mais plutôt accepter de se perdre pour mieux profiter du paysage visité. Le projet ne se nomme pas Unlimited Land pour rien.