Le rêveur c'est Eisner lui-même qui de ses débuts difficiles jusqu'à la reconnaissance n'a jamais cessé de courir après les histoires qu'il souhaitaient raconter. Et qu'importe si à son époque le format n'existait pas encore, il allait l'inventer, à force de patience et de confiance. Dans cette singulière autobiographie dessinée, l'auteur n'hésite pas à dépeindre les petites trahisons, atermoiements inutiles et autres cops de griffes qui régnaient à l'époque entre les dessinateurs et leurs donneurs d'ordres (principalement la presse à l'époque). Eisner croise Bob Kane (créateur de Batman) et Jack Kirby (créateur avec Stan Lee des X-Men et des 4 Fantastiques) et dans cette galerie de dinosaures du neuvième art, parvient à transmettre une rage de rêver, un courage d'inventer et une énergie de défendre une aventure en laquelle il a toujours cru. Deux courts récits complètent l'ouvrage donnant un aperçu du talent d'Eisner, Scott McCloud, autre grand penseur du 9ème art signe la postface.