Avec Premières heures au Paradis, son troisième roman, Hafid Aggoune nous emmène là où on ne s'y attend pas. Car si la quatrième de couverture nous annonce qu'un jeune comédien est pressenti par David Lynch pour jouer un rôle dans un de ses prochains films, ce n'est pas la majorité des pages noircies du Stéphanois de naissance.

On pourrait regretter que cette rencontre avec le cinéaste soit finalement accessoire et réduite au détail. Mais l'essentiel de Premières heures au Paradis n'est pas là. C'est plutôt sur l'introspection du narrateur qu'Hafid Aggoune porte ses efforts. Théophile, le jeune comédien, vient de quitter sa compagne, Lucille, enceinte de lui. Pourquoi cette lâcheté ?  L'auteur via son personnage principal essaie, en y mêlant vraisemblablement des éléments autobiographiques, d'en expliquer les raisons au cours de ce livre. On se sent parfois balancé de droite à gauche sans lien apparent, mais une fois les dernières lignes parcourues et l'ouvrage refermé, on a la sensation d'avoir effectué un beau voyage en compagnie de Théophile, aidé, il est vrai, par le style à la fois poétique et limpide de son créateur.