Deux moi

Après Ce qui nous lie, Klapisch retrouve François Civil et Ana Girardot pour un double portrait sur fond de Paris contemporain. D'allées de métro en passerelles, de rues en quais, sa caméra dessine autant le portrait d'une ville que de ses deux habitants perdu dans une vie qui les laisse seuls, loin de leurs familles dans une grande ville et des réseaux sociaux qui les séparent plus de leurs congénères qu'ils ne les en rapprochnte, Rémy et Mélanie se débattent avec leurs fêlures, leurs douleurs et leurs envies. Klapisch les suit du boulot à leur cocon, capte avec humanité leurs faiblesses (parfois trop dans des scènes à rallonge avec les inévitables psy) et leur quête des autres et de l'amour. Parfaits dans leurs rôles respectifs, les deux comédiens forment – avec tous les riches seconds rôles – le cœur du film. Plus que leur parcours finalement très attendu et assez banal, c'est la belle façon que chacun a d'habiter les fragilités des personnages qui forment l'intérêt du film. Dernier personnage, la ville qui abrite le duo y est montrée avec une tendresse presque nostalgique, de clins d'oeil en plans larges.
Publié le 12/09/2019
Chronique de l'ultra solitude contemporaine et paradoxale à l'heure des outils de communication omniprésents, Deux moi déroule une histoire malheureusement trop convenue pour faire davantage qu'enfoncer des portes ouvertes. Même des portes bien filmées. Et même malgré les efforts du duo de jeunes comédiens.