Antoinette dans les Cévennes

Antoinette, c'est Laure Calamy. Et le film autant que le personnage doivent beaucoup à son interprétation dynamique et fragile à la fois. Dans ses pas d'amoureuse transie, Caroline Vignal tisse une comédie pas tout à fait romantique et joyeusement contemporaine. Si l'intrigue est plutôt cousue de fil blanc, ce sont les péripéties dont la cinéaste parsème son film qui en constitue la saveur. Derrière ce périple autant géographique qu'intérieur, le film croise le rire et la chronique amoureuse. Au fil de cette randonnée aux côtés d'un quadrupède au caractère bien trempé, Caroline Vignal met en scène l'évolution d'une héroïne entre fragilités et faiblesses dans l'écrin de paysages somptueux. Dans les pas de Stevenson, Antoinette apprend à mieux se connaître au fil de rencontres et d'étapes plus ou moins inattendues de son voyage et, sans chercher à délivrer de lecçon pompeuse, la réalisatrice invite à décaler un peu le regard. Laure Calamy passe du rire aux larmes avec un naturel désarmant en prêtant ses traits à une attachante figure féminine qui ne sacrifie pas aux clichés. Benjamin Lavernhe humanise même son personnage de lâche patenté, et toute une série de seconds rôles finement écrits et joliment interprétés colorent de réalisme les étapes du voyage d'Antoinette, en les ancrant dans une humanité enthousiasmante. Ni révolutionnaire ni bouleversant, sous des dehors légers le film solaire de Caroline Vignal recèle une petite profondeur bienvenue, intelligente et sensible.
Publié le 16/09/2020
Randonnée aussi réelle que métaphorique, le voyage d'Antoinette mêle comédie et sentiments avec ce qu'il faut de finesse et d'à propos, dans les pas d'une interprète qui offre beaucoup à son personnage.
Film français de Caroline Vignal avec Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte. Durée : 1h35.